Le fondateur de Vetster a mis à profit son travail de pionnier dans la location de résidences de vacances pour faire connaître la télésanté appliquée à la médecine vétérinaire

N’importe quel propriétaire d’animal de compagnie sait pertinemment que son bien-aimé compagnon à fourrure (ou à écailles ou à plumes !) n’a que faire des horaires de bureau. Il tombe malade en tout temps, trouve le moyen de subtiliser une barre de chocolat dans votre sac en pleine nuit, et commence à agir bizarrement juste avant votre grande présentation au travail. Dans ce contexte, il est souvent difficile de planifier un rendez-vous traditionnel avec un vétérinaire, ce qui entraîne des heures d’attente dans les cliniques d’urgence de nuit et un stress inutile pour toutes les personnes concernées.

Mark Bordo, cofondateur et chef de la direction de l’entreprise en démarrage Vetster, dont le siège social se trouve à Toronto, connaît intimement ce problème. C’est précisément ce qui l’a mené au secteur de la technologie appliquée aux animaux de compagnie. « J’ai une chienne de 17 ans, une cockapoo, et elle a besoin de beaucoup de soins vétérinaires. Un jour, mes engagements professionnels m’ont empêché de l’accompagner à son rendez-vous chez le vétérinaire, explique-t-il. J’aurais aimé être là pour me faire expliquer son traitement ou pouvoir poser des questions pour comprendre la situation. »

La déception de Mark Bordo lui a donné une idée : « Je me suis dit, pourquoi ne pourrais-je pas emmener mon animal de compagnie à la clinique par télémédecine interposée ? ».

En effectuant des recherches, il s’est aperçu que, alors que le marché de la télésanté humaine était de plus en plus concurrentiel et saturé, personne ne semblait se préoccuper de la télésanté des animaux de compagnie. En 2020, Mark Bordo a créé Vetster avec son cofondateur et chef de la technologie, Regan Johnson, juste au moment où des cliniques vétérinaires du monde entier se sont vues contraintes de fermer leurs bureaux en raison de l’apparition de la COVID-19.

L'application Vetster permet aux propriétaires d'animaux de compagnie d'entrer en contact avec des vétérinaires agréés à partir de leur téléphone.

L’application Vetster permet aux propriétaires d’animaux de compagnie d’entrer en contact avec des vétérinaires agréés à partir de leur téléphone.

Une synchronisation parfaite

Il y a probablement toujours eu une demande de la part des consommateurs en faveur de la télésanté pour animaux de compagnie, mais la pandémie l’a fait exploser. L’incidence de la COVID-19 sur les vétérinaires et leurs cliniques a peut-être joué un rôle encore plus important pour les activités de Vetster. Soudain, si les vétérinaires voulaient continuer à servir les clients, ils devaient passer aux soins virtuels. De ce fait, Vetster n’a pas eu à consacrer autant de temps, d’efforts et d’argent au recrutement de fournisseurs de soins que cela aurait été le cas autrement.

« Au début de la pandémie, nous n’avons pas pu lancer la plateforme assez rapidement, mentionne Mark Bordo. Nous avons vu les adoptions d’animaux de compagnie monter en flèche, les cliniques fermer, et les gens rechercher avec frénésie une technologie leur permettant de se connecter. Ces facteurs ont accéléré la concrétisation de notre projet. »

En 2022, Vetster a recueilli 38,7 millions de dollars canadiens lors de sa ronde de Série B. L’entreprise en démarrage est maintenant le plus grand marché mondial de vétérinaires professionnels et compte des milliers de praticiens sur sa plateforme. Vetster propose des rendez-vous sur demande jour et nuit, par vidéoclavardage, des ordonnances et des renouvellements en ligne, des plans de traitement personnalisés, des tests diagnostiques, des dossiers de santé numériques et plus encore, pour tous les types d’animaux de compagnie, depuis les chats jusqu’aux chiens, en passant par les tortues et les chevaux.

La pandémie a également contribué à la croissance rapide de Vetster grâce à l’aspect réglementaire de l’entreprise. Tout comme les soins de santé humains, les soins vétérinaires sont supervisés par des organismes de réglementation et de délivrance de permis. Ces instances bureaucratiques, parfois réputées lentes, ont été contraintes d’agir rapidement en raison des circonstances uniques de 2020.

« Les gouvernements et les conseils vétérinaires nationaux ont dû intervenir et autoriser la télémédecine pour animaux de compagnie comme moyen viable de traiter les animaux, explique Mark Bordo. Des ordonnances d’urgence ont été déposées pour permettre à la télémédecine de prescrire et de diagnostiquer, ce qui a bouleversé la réglementation dans le secteur. »

L’épuisement professionnel des médecins touche aussi les vétérinaires

Lorsque les cliniques ont pu rouvrir, Vetster a dû faire en sorte de continuer à attirer des vétérinaires. Sans eux, aucune activité de télésanté pour animaux de compagnie n’est possible.

« Si j’ai compris instantanément l’aspect demande des consommateurs de Vetster, il m’a fallu plus de temps pour appréhender les difficultés liées à l’aspect purement vétérinaire, indique Mark Bordo. Si vous demandez à un enfant ce qu’il veut faire plus tard, il vous répondra joueur de baseball, ou peut-être pompier ou vétérinaire. Tout le monde pense qu’il s’agit vraiment d’un bon travail. »

« Si j’ai compris instantanément l’aspect demande des consommateurs de Vetster, il m’a fallu plus de temps pour appréhender les difficultés liées à l’aspect purement vétérinaire. »

Au fur et à mesure que Mark Bordo et son partenaire professionnel ont approfondi leur connaissance du secteur, ils ont compris les difficultés qui en découlent et réalisé que l’épuisement professionnel constitue un problème majeur. « Les vétérinaires font de longues journées de travail et supportent des niveaux de stress élevés. En outre, ils éprouvent souvent de la difficulté à concilier travail et vie de famille, ou simplement à envisager un congé de maternité. »

La télémédecine est une réponse commode à bon nombre de ces problèmes. Pour la première fois, les vétérinaires peuvent choisir l’endroit où ils vont exercer et bénéficier d’une plus grande souplesse en matière d’horaires de travail. Vetster allège également les contraintes physiques liées au travail en clinique, gère la prise de rendez-vous, perçoit les honoraires au nom des praticiens, dépose directement leurs revenus et peut même inciter les clients à mieux planifier leurs rendez-vous, car ils peuvent accéder aux soins beaucoup plus facilement qu’en se rendant à une clinique.

Dans une démarche intelligente, Vetster vise également à toucher plus de propriétaires d’animaux de compagnie et à encourager des soins plus fréquents en ciblant les employeurs comme clients. De nombreuses entreprises offrent déjà des garanties maladie aux travailleurs et à leur famille, alors pourquoi ne pas offrir la même chose pour les animaux de compagnie des employés ? L’idée est attrayante aux yeux des entreprises qui se battent pour recruter de jeunes travailleurs qui, bien souvent, n’apprécient pas autant les garanties maladie traditionnelles que leurs aînés et qui, en tant que groupe démographique, ont des enfants plus tard dans la vie.

De la location de résidences de vacances aux soins vétérinaires

Mark Bordo n’a pas commencé dans le secteur des animaux de compagnie. En effet, sa dernière entreprise, CanadaStays, était spécialisée dans la location de résidences de vacances ; elle a été vendue à Expedia Group en 2019. Malgré l’absence de lien apparent entre la location de chalets et la télésanté pour animaux de compagnie, Mark Bordo attribue la réussite de Vetster à son expérience précédente.

Mark Bordo, Co-founder and CEO, Vetster

Mark Bordo, Co-fondateur & PDG, Vetster

Tout d’abord, les deux entreprises sont essentiellement des marchés qui mettent en contact des consommateurs et des fournisseurs de service. « Nous proposons une plateforme sur laquelle le consommateur est aux commandes et peut choisir un vétérinaire en fonction de son emplacement, de son budget et de la spécialité concernée. »

Mark Bordo a aussi appris l’importance du marketing lors de ses années passées à diriger CanadaStays : « Lorsque vous exploitez un marché, tout réside dans la capacité à équilibrer l’offre et la demande. »

« Gérer une entreprise en démarrage n’est pas facile. Monter une entreprise n’est pas facile. On doit chaque jour surmonter des obstacles. »

En définitive, la ténacité acquise par Mark Bordo est un trait de caractère nécessaire pour tout créateur d’entreprise ambitieux, désireux de s’investir dans de nouveaux marchés. « En 2004, dans les salons professionnels, les gens me disaient : Mark, je ne séjournerai jamais chez un étranger et je ne laisserai jamais un étranger s’installer chez moi. Quand vous débutez en tant qu’entrepreneur, vous devez vous forger une carapace et croire en votre mission », explique-t-il.

Mark Bordo résume les choses ainsi : « Gérer une entreprise en démarrage n’est pas facile. Monter une entreprise n’est pas facile. On doit chaque jour surmonter des obstacles. »

Le financement est important, mais les bons partenaires n’ont pas de prix

Au moment de la ronde série B, qui a permis à Vester d’obtenir 38,7 millions de dollars canadiens, il a fallu susciter beaucoup d’intérêt. « C’est la solution d’avenir pour les soins destinés aux animaux de compagnie, déclare Mark Bordo. Les taux d’adoption d’animaux de compagnie sont en plein essor. Or, il existe un écart énorme entre le nombre de vétérinaires et le nombre d’animaux de compagnie qui ont besoin de soins. C’est un problème mondial. »

Il était important pour Mark Bordo et son cofondateur de dénicher les bons partenaires pour élargir la portée de leurs activités. « Les personnes que nous choisissons pour participer à notre entreprise et celles en qui nous croyons pour l’aider à se développer jouent un rôle tout aussi important que le capital, poursuit-il. Dans les faits, nous cherchions plus à trouver la bonne solution qu’à réaliser la meilleure opération ; il nous importait aussi de recruter les bonnes personnes et de mettre en place le bon conseil d’administration. »

« Les personnes que nous choisissons pour participer à notre entreprise et celles en qui nous croyons pour l’aider à se développer jouent un rôle tout aussi important que le capital »

Dans bien des cas, il s’agissait de tirer parti de relations préexistantes éprouvées. « Pour ce qui est des investisseurs providentiels, certaines des personnes qui m’ont soutenu lors de mes deux entreprises précédentes continuent d’investir dans mes projets », explique Mark Bordo.

C’est précisément l’importance accordée aux gens avec lesquels vous travaillez qui a conduit Vetster à RBCx. « En tant qu’autre partenaire capital d’envergure, RBCx confère une grande crédibilité à notre entreprise, ajoute Mark Bordo. Nous menons une activité particulièrement exigeante en matière de capital, et la collecte de fonds fait partie de l’ADN de Verster. RBCx nous offre la souplesse nécessaire pour accéder à des capitaux supplémentaires, ce qui nous laisse plus de temps pour collecter des fonds si le besoin s’en fait sentir, ou pour acquérir un actif demain. »

Un avenir qui s’annonce radieux

D’après Mark Bordo, la télésanté pour animaux de compagnie va rapidement devenir la norme. « Une étude révèle qu’en 2030, 75 millions d’animaux de compagnie en Amérique du Nord risquent de ne pas recevoir de soins vétérinaires si nous ne modernisons pas notre approche en matière de soins virtuels. Alors que nous nous efforçons de rendre les soins vétérinaires de qualité plus accessibles grâce à la télémédecine, on assiste à un véritable élan en faveur de la télémédecine vétérinaire en Amérique du Nord, avec une révision de la réglementation à venir. »

Selon ses prévisions, la réglementation relative aux soins vétérinaires virtuels continuera à évoluer au cours des 12 prochains mois, ce qui entraînera une vague de nouveaux clients potentiels. « Quatre ou cinq grands États des États-Unis et un comté complet du Royaume-Uni vont nous rejoindre au cours de la période d’automne-hiver. Si l’on additionne ces populations, il en ressort que plus de 150 millions de personnes auront accès à la télémédecine pour animaux de compagnie. Avec des taux d’adoption d’animaux de compagnie atteignant 70 % dans certains de ces endroits, le potentiel devient considérable. »

Pour en savoir plus sur Vetster, visitez Vetster.com.

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