Hector Crespo, chef, Expérience client et conception, RBCx, se penche sur ce qui a permis aux concepteurs de devenir l’une des forces motrices derrière la création de produits et sur les moyens à leur disposition pour en imaginer de meilleurs.

Une carrière dans le domaine de la conception ? Oui, c’est possible.

La possibilité de susciter des liens émotionnels est ce qui pousse de nombreux créatifs à choisir la conception comme champs d’études et comme carrière. C’est ce qui m’y a attiré et ce qui me nourrit encore des années plus tard en tant que responsable de la conception à RBCx. Nous donnons vie à des produits, à des services, à des marques et à des campagnes de marketing qui suscitent l’intérêt de millions de Canadiens de façon novatrice et convaincante. C’est non seulement incroyablement amusant, c’est aussi essentiel au succès de l’entreprise.

Si vous êtes comme moi, vous avez choisi la conception parce que vous aimez l’art depuis toujours. Quand j’étais enfant, on disait de moi que j’étais doué pour le dessin. À l’université, j’ai donc choisi une discipline qui me permettrait d’exploiter ce don, tout en exerçant un “vrai travail”. C’est le genre de chose qui plaît aux parents.

Et j’avais l’embarras du choix en termes de possibilités d’emploi ! À l’université, j’ai appris qu’un concepteur pouvait devenir un spécialiste et inventer des logos, comme les légendaires Paul Rand et Saul Bass, ou encore des polices de caractères, comme Claude Garamond et John Baskerville. Ces noms vous rappellent-ils quelque chose ? Et pourquoi ne pas s’inspirer du parcours de David Carson et repousser toutes les limites afin de créer un portfolio unique et un peu de chaos ? Les concepteurs peuvent aussi travailler pour les meilleures agences de publicité au monde, par exemple Ogilvy ou Publicis, et participer à des campagnes pour des entreprises parmi les plus renommées au monde.

Tout cela m’intéressait, mais à l’université, j’étais très intrigué par un sujet relativement nouveau : la conception d’interfaces utilisateurs. Et peut-être que je deviendrais le prochain Jony Ive. Je ne suis toujours pas rendu là 20 ans plus tard, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à essayer.

Oui, les concepteurs créent également des produits !

Dans l’univers de la conception d’expériences utilisateurs (d’interfaces utilisateurs, de produits numériques ou simplement de produits), les concepteurs doivent posséder un ensemble de connaissances et de compétences. L’époque où l’on réalisait le design d’une affiche pour un produit que quelqu’un d’autre était responsable de créer est révolue. Aujourd’hui, les concepteurs créent également des produits dont nous nous servons tous, ou du moins, ils en contrôlent la facilité d’utilisation. Ils jouent donc un rôle plus important que jamais dans le succès d’une entreprise.

Les meilleurs d’entre nous sont conscients de ce changement et étudient une nouvelle gamme de sujets non traditionnels, notamment l’ethnographie et l’économie comportementale. Nous aspirons ainsi à mieux comprendre la clientèle et à maîtriser les méthodes agiles pour devenir des partenaires plus efficaces dans le cycle de mise au point des produits. Outre nos responsabilités classiques, nous sommes nombreux à acquérir de l’expérience professionnelle dans des domaines comme l’ingénierie et la gestion de produits. À RBCx, nous recrutons des personnes qui n’ont pas nécessairement un parcours traditionnel, parce que nous savons que des compétences et des antécédents variés constituent un atout dans l’élaboration de produits et de services uniques.

Voici, plus précisément, quelques principes fondamentaux que je recommande aux concepteurs novices ou chevronnés de suivre pour percer dans le domaine de la conception d’expériences utilisateurs, d’interfaces utilisateurs ou de produits numériques. Cette liste non exhaustive couvre certains éléments essentiels qui, selon moi, sont déterminants pour connaître du succès dans ce champ d’activité assez nouveau et en constante évolution.

Comment commencer à créer des produits que les gens aiment ?

  1. Faites-le, tout simplement. C’est cliché, mais ce n’est pas moins vrai. N’attendez pas qu’on vous embauche à titre de concepteur de produits. N’attendez pas non plus que quelqu’un vous montre la marche à suivre. La conception de produits touche la construction de systèmes et d’utilitaires. Or, les possibilités à ce chapitre sont infinies. Alors, allez-y.

    Commencez par un site Web personnel ou une pièce de portfolio pour vous habituer aux outils avant de vous lancer dans un processus complet de développement, du concept à l’exécution, en passant par le lancement et l’amélioration. Vous ferez preuve d’initiative et gagnerez la confiance nécessaire pour amorcer votre apprentissage à votre rythme.
  2. Plongez dans les études de consommation. J’aime à penser que le concepteur de produits est la “voix du client”. Quand tout le monde est préoccupé par les échéances, la portée, les bogues et la mise en marché, qui réfléchit vraiment au produit qui sera effectivement mis sur le marché ? C’est là que le concepteur de produits intervient. Si vous n’êtes pas véritablement sensible aux besoins et aux désirs des clients, votre produit ne sera pas à la hauteur et votre marché ne s’y intéressera pas. Pour mettre au point de bons produits que les gens veulent et qu’ils utiliseront, faites vos recherches. Il est indispensable d’effectuer des entrevues approfondies, des enquêtes relatives à l’emploi du temps et des tests par les utilisateurs ainsi que d’écouter des appels de clients pour comprendre votre public cible. Faites-le, et faites-le avec assiduité.
  3. Apprenez les notions de base. Bien sûr, vous devez apprendre à vous servir de Figma, de Sketch ou de Photoshop avant cela, et des dizaines d’autres outils, anciens et nouveaux, qui feront toujours partie de votre univers. Cependant, pour créer des interfaces utilisateurs à la fois esthétiques et fonctionnelles, je ne saurais trop insister sur l’importance de connaître les notions de base du design visuel. Comment attirer l’attention sur l’élément crucial d’un texte ou d’une page ? Pour le savoir, il faut bien connaître l’utilisation de l’espace, des couleurs et des formes afin de créer un contraste ou un point focal. Vous devez être en mesure d’utiliser un système de grille sous-jacent pour établir un ordre, une cohérence et une hiérarchie. Apprenez à choisir des polices de caractères favorisant la lisibilité ou à faire naître une émotion sans photo ni vidéo. Le design graphique vise fondamentalement à assurer une communication efficace, et une communication efficace est au cœur d’une bonne conception logicielle. Ne négligez pas l’essentiel.
  4. Commencez sur papier (peut-être). J’avoue que je suis rarement ce principe. La faute en revient à une panoplie de facteurs : contraintes de temps, autres priorités, paresse, etc. Alors, pourquoi est-ce que j’en parle ? Combien de fois, en regardant un portfolio ou un design d’appli d’un concepteur, j’ai été distrait et déçu par la sur utilisation des ombres portées, des dégradés, des bordures biseautées et des animations arbitraires, ou par le recours à une iconographie de toutes les formes et tailles et à 10 polices de caractères différentes de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ! Si je pouvais désactiver l’option « ajouter un effet » dans la plupart des logiciels, je le ferais ! Pourquoi ? Parce que l’important dans la conception, ce ne sont pas ces éléments superficiels. Ils masquent trop souvent une structure déficiente et incitent les concepteurs à ne pas réfléchir de manière critique au système qu’ils créent ou à l’utilité qu’ils cherchent à atteindre. Le fait de commencer sur papier oblige en quelque sorte à se concentrer sur la base. Faites-en l’essai – et laissez de côté la boîte à outils des effets.

L’une des choses les plus emballantes que j’ai vécues au cours de ma carrière, c’est d’assister à l’évolution de la conception dans le monde des affaires. Aujourd’hui, les entreprises, petites et grandes, savent la valeur que les concepteurs peuvent leur apporter. Elles sont passées de la sous-traitance à des agences externes à l’embauche d’un concepteur solo et, maintenant, au recrutement d’équipes entières de concepteurs et à l’établissement de structures organisationnelles qui soutiennent leur croissance et leur développement.

Mais comment attirer ces talents très recherchés ? Et comment les retenir ? Dans la dernière partie de cette série, je vous ferai part de mon approche en ce qui concerne le recrutement, le perfectionnement et la rétention de concepteurs de tous les niveaux par les organisations.

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